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Association pour la Préservation du Patrimoine
Bénerville-sur-Mer

Blason                

A - Tombe mérovingienne

C’est la plus vieille tombe du cimetière. Elle adossée au pilier à droite de l’entrée de l’église.

En 1873, des ouvriers travaillant à la construction de la route du littoral ont mis à jour des sarcophages ainsi que des armes et de menus objets qu'ils ont malheureusement vendus à des touristes. Des descriptions en ont toutefois été faites dans les revues de la Société des Antiquaires de Normandie et l’hypothèse de la Société française d’Archéologie classique était que l'église a été bâtie sur un cimetière franc. (Cf J.O, articles de l’abbé Cochet, ...). Quelques-uns de ces objets ont été offerts par leurs acheteurs au musée archéologique de Saint Germain.

On peut supposer que la pierre fixée à la droite de l’entrée fait partie de ces objets mis à jour lors de ces travaux. Sur le dessus, y figure une croix hampée (l’image de la croix est prolongée vers le bas par un trait symbolisant la hampe). Le motif ressemble beaucoup à celui d’un couvercle de sarcophage, daté de la deuxième moitié du VIIème découvert à Fleury sur Orne.

Découverte à Bénerville

A Bénerville, entre Deauville et Villers-sur-Mer, sur le versant du mont dont la base est baignée par la mer, il a été fait, en juillet 1873, une découverte fort intéressante.

 

M. l'abbé Cochet, inspecteur des monuments historiques, informé de cette découverte, a bien voulu nous en faire part et nous demander notre appréciation, que nous nous sommes empressés de lui communiquer immédiatement après examen, avec l'envoi d'un croquis pour les cartons de la Commission des antiquités.

Tout près de la pittoresque petite église de Bénerville, des terrassiers ont rencontré, au bord de la grande route et dans le terrain même du cimetière, des sarcophages en pierre qui
datent certainement de l'époque franque et remontent peut-être au temps des maires du palais.

Parmi les objets perdus ou probablement achetés par des baigneurs, il faut citer une fiole de verre, une boucle de ceinturon, un umbo ou armature de bouclier, et une pièce de monnaie sans effigie et sans épigraphe, au moins reconnue. Ici on doit regretter, comme toujours, d'être prévenu un peu trop tard, mais tous ces objets et la forme bien caractéristique des sarcophages, larges à la tête, étroits aux pieds, à couvercle bien l'époque franque.

Le maire de la commune est intervenu pour empêcher la dispersion complète des objets rencontrés, mais il n'a pu préserver que quelques armes en fer. Celles-ci sont semblables aux sabres ou scramasaxes, recueillis dans les cimetières francs de la Seine-Inférieure (1) mais à lame peut-être un peu plus plate, un peu plus grande el de forme un peu plus flamboyante. Involontairement, en voyant ces armes, nous étions portés à penser à l'époque des Charles Martel ou des Pépin, bien plutôt qu'à celle des premiers rois mérovingiens. Entre la sépulture de Fécamp (2), remontant, selon toute probabilité au commencement du V° siècle, et celles-ci, il y a bien place pour trois siècles, de même qu'entre ces tombeaux de Bénerville et celui de l'abbé Robert Champart, du XIe siècle, que l'on voit encore dans les ruines de l'abbaye de Jumièges, l'étape chronologique ne paraît pas beaucoup moins grande.

D'après l'avis de M. l'abbé Cochet, dont nous sommes heureux de faire connaître ici l'appréciation, « l'église de Bénerville, comme celle de Martin-Eglise, comme celles de St-Aubin-des-Cercueils et tant d'autres, a été bâtie sur un cimetière franc. »

L'un des sarcophages est parfaitement conservé, et mériterait d'être déposé au musée de Caen, où il compléterait fort bien la série des tombeaux mérovingiens et carlovingiens. Les sarcophages de Bénerville sont, non point en pierre du bassin de Paris, comme on l'a observé ailleurs pour cette époque, mais, ainsi que M. Certain, entrepreneur au Havre, l'a reconnu, en pierre des environs de Caen.

Au point de vue topographique, celle découverte est intéressante, à cause surtout des trouvailles semblables constatées dernièrement sur la rive opposée de la Basse-Seine, à Petitville, par M. Brianchon, et à Rogerville, par M. Léchaut. Ce sont des faits qui prennent date peu à peu pour l'histoire de notre littoral fluvial et maritime.

Havre le 31décembre 1873.

  1. L'abbé Cochet. — Normandie souterraine. — Sépultures gauloises, romaines, franques, etc.
  2. Recueil de la Société Havraise d'Études Diverses, 1870-1871. Le Havre 1873. Bulletin monumental. Tours,1873. —Bulletin de la Commission départementale des Antiquités, 1872. Rouen 1873.

 

Une découverte importante a eu lieu à Benerville, près-Deauville (Calvados). En traçant un chemin littoral, on a passé dans une partie du cimetière de Benerville, situé sur la côte, au bord de la mer. En pratiquant les premiers travaux, on a trouvé trois cercueils de pierre, dont la forme et le couvercle indiquent l'époque franque.

Ce qui démontre parfaitement la nationalité et la date de ces cercueils, ce sont les deux sabres ou grands couteaux qui accompagnaient les morts des sarcophages. Dans la terre, on avait rencontré une boucle et une agrafe en bronze, ce qui révèle de mieux en mieux la date de cette nécropole, qui, selon nous, remonte aux premiers siècles de la monarchie.

Des églises établies dans des cimetières francs sont chose commune dans la Seine-inférieure. Nous pouvons citer comme exemple celle de Caudebec-lès-Elbeuf, de Martin-Eglise près de Dieppe, de Colleville, près Fécamp, de Saint-Aubin-les-Cercueils, et de plusieurs autres.
(Moniteur du Calvados)

 

Type de plaques-boucles en alliage cuivreux de forme triangulaire à trois bossettes.

Le catalogue réalisé à l’occasion s’est effectué à partir de l’inventaire établi par Annette Frey. Alors qu’en 2006 l’auteure recensait 20 exemplaires, nos recherches ont permis de porter à 40 le nombre de plaques à trois bossettes. La région ayant livré le plus de plaques-boucles sur l’actuel territoire français est la Normandie pour laquelle ont été répertoriés 13 exemplaires, dont huit pour le seul département du Calvados. Cette concentration géographique a permis de proposer le terme « normand » pour qualifier ce type de plaques-boucles.

 

Fouilles de Bénérville (Calvados). — Cimetière franc

M. Roessler, du Havre, dont le zèle ne cesse de mériter les, éloges de la Commission', raconte de la manière suivante la visite faite par lui au cimetière franc de Bénerville, près Deauville.

Rouen, 5 octobre 1873.

Le 10 août dernier, prévenu par la bienveillance de M. le vice-président de la Commission des Antiquités, je me rendais à Bénerville pour me renseigner sur une découverte de sarcophages, dont on ne rendait compte que d'une manière très-incomplète.et sur laquelle les journaux ne donnaient pas de détails satisfaisants au point de vue de l’époque à laquelle cette trouvaille pouvait se rattacher.

Dans le cimetière communal, situé sur la déclivité de la colline du Mont-Canisy, au bord de la route de, Deauville à Villers-sur-Mer, je trouvai trois sarcophages, dont l'un très bien conservé, tous trois parfaitement semblables et en pierre tendre, reconnue par M. Certain, entrepreneur au- Havre, pour être de la pierre du pays, dite de Caen. Les couvercles étaient prismatiques* et des sarcophages offraient la forme bien connue des tombeaux de l'époque franque ; ils étaient" d'un seul morceau, plus étroits aux pieds qu'à la tête.

Nous devons tous regretter que cette découverte ait été si fortuite, car, d'après le récit des personnes qui y avaient assisté, il était évident qu'il s'agissait de sépultures n'ayant jamais été violées.

Ainsi, M. le curé de Bénerville citait la rencontre d'une fiole en verre, d'une monnaie sans épitaphe et sans effigie ; un habitant du pays nous parlait d'un rond de -bouclier et d'une agrafe. Ces objets avaient été achetés par des -baigneurs. Tout ce qui avait pu être préservé, pour le musée de Caen, par le maire de la localité, comprenait deux grands sabres ou scramasaxes en fer, semblables à ceux de la vallée de l'Eaulne, un peu plus longs, plus plats et de forme un peu plus flamboyante.

Tout cela indique bien, suivant l'appréciation compétente de M. l'abbé Cochet, que nous sommes heureux de donner ici, un cimetière franc sur lequel l'église de Bénerville a. été bâtie, comme celles de Martin-Eglise, de Colleville, près -Fécamp, de Saint-Aubin-des-Cercueils, et tant d’autres.

Ajoutons que l'aspect des objets préservés fait penser à l'époque dés Charles-Martel, ou des Pépin, plutôt qu'à celle des fondateurs de la monarchie.

Pour le Calvados, cette découverte est intéressante car on y a constaté archéologiquement peu.de faits relatifs à l'époque franque comparativement aux nombreux cime delà même période, explorés dans la Seine-Inférieure.

Enfin, au point de vue de la géographie ancienne c'est encore un fait à noter pour le littoral de l'embouchure de la Seine. À Rogerville, M. Léchant-trouvait un tombeau semblable à celui-ci, en 1868, et- M. Brianchon faisait des découvertes analogues à Petitville, en 1871. Ce sont des faits qui viennent peu à peu prendre date pour l'histoire du pays.

Ch. Roessler

(Bulletin de la Commission des Antiquités de le Seine Maritime)

 

Le cimetière de Bénerville (Calvados) a été plus abondant.

En faisant un chemin de grande communication entre Deauville et Villers-sur-Mer, on a traversé le cimetière de Bénerville placé sur le penchant du Mont-Canisy. On y a rencontré de trois à quatre sarcophages en pierre ayant tous les caractères de l'époque franque. Ces cercueils étaient en pierre du pays, de celle que nous appelons la pierre de Caen. Il y a été rencontré deux sabres en fer, une agrafe et une monnaie de bronze. Tout porte à penser que ces sarcophages remontent à l'époque de Charlemagne. Nous connaissons dans nos contrées quelques églises qui, comme celle de Bénerville, ont été bâties sur des cimetières francs. Et nous citerons entre autres celles de Martin-Eglise, de Londinières, de Colleville, près Fécamp,

 

1875 Don au musée de Saint-Germain-en-Laye

Coupe en verre à fond arrondi et boucle de ceinturon en bronze, des sépultures mérovingiennes de Bénerville (Calvados), don de M. le marquis de Goddes de Varenne.

B - Calvaire

Surmontant un bloc de roche arrondi, une croix en fer forgé (fonte ?) est montée sur un entablement à trois pieds. Cette croix est orientée vers l’ouest. Au centre de la croix figure un visage du Christ,

 

Un calvaire est un monument catholique, comprenant une croix (et parfois deux autres, soit celles du mauvais Larron et du bon Larron qui ont été crucifiés avec Jésus-Christ). Le mot « calvaire » provient du latin calvaria, lui-même provenant de l'araméen golgotha. Calvaria, le lieu où Jésus-Christ fut crucifié, est ainsi appelé parce que, les condamnés y étant exécutés et leurs corps y restant, il était garni de crânes (en latin calvaria, lequel vient de calvus, chauve, à cause de la dénudation de la boîte osseuse).

Pourquoi il y a des calvaires ?

Le lieu d'implantation de ces monuments, ainsi que le matériau utilisé, varient selon les lieux et les époques.

Les calvaires représentent le christ en croix ou la vierge à l'enfant et sont des symboles religieux. Les communautés les ont disposés aux carrefours pour guider les voyageurs, les protéger sur les routes dangereuses du moyen âge (mauvais temps, accidents, brigands…) et manifester leur foi. Ils jouent aussi le rôle de poteau indicateur, signalant depuis un endroit plat, l'approche d'un carrefour.

Situé dans une ville ou un village, le calvaire rappelle alors divers évènements : une fête pour la paroisse, un temps de prière (Fête Dieu), un lieu de rassemblement pour fêter les vendanges ou la récolte du blé.

 

Une croix doit être tournée vers l'ouest, parce que selon la tradition, le Christ est mort à l'ouest, face au soleil couchant. Depuis des millénaires, on s'est sans doute tourné vers le soleil couchant en se demandant s'il allait reparaître le lendemain. Il y a là un grand symbolisme que les calvaires ont essayé de conserver. Derrière les crucifixions tournées vers le soleil couchant, il y a une promesse d'aurore, de renouveau. De plus, en regardant le Christ, vers l’est, on regarde vers Jérusalem.

C’est à partir du IVème siècle que la croix qui représente la crucifixion de Jésus, devient le symbole principal du christianisme, après que l’empereur Constantin converti au christianisme ait interdit le supplice du crucifiement. On parle de crucifixion pour Jésus.

Les premières croix sont sans représentation du Christ crucifié, image trop douloureuse et trop violente pour les premiers chrétiens. En effet dans l’empire romain entre le Ier siècle avant Jésus Christ et le Ier siècle après Jésus Christ, la croix instrument de supplice est réservé à ceux qui n’ont pas le statut de citoyen romain et sont des criminels, des esclaves, des déserteurs, des révoltés.

Le crucifiement provient probablement de Perse et d’Inde. Cette mise à mort effrayante nécessite un pieu vertical planté dans le sol appelé « stipes » et une poutre horizontale, appelée « patibulum ». Le condamné devait, avant d’être fixé sur la croix, porter le patibulum jusqu’au lieu du supplice. La mort était lente et par asphyxie car la position des bras écartés empêche de respirer correctement.

 

A partir du IXème siècle, le Christ est représenté sur les croix. Au Moyen-Âge, elles se multiplient en France, au bord des routes, aux carrefours des voies, dans les villages.

Elles comportent l’inscription « INRI » qui signifie « Jésus de Nazareth, Roi des Juifs » comme l’a affirmé Pilate. Le concile de Clermont en 1095 promulgue le caractère protecteur de la croix.

La plupart des croix que nous connaissons aujourd’hui ont été érigées dans la première moitié du 20ème siècle. Ce sont des croix monumentales. On les assimile à des calvaires car souvent elles sont construites sur une petite butte rappelant le Golgotha, entourées d’arbres en arc de cercle, parfois clôturées.

 

C - Tombe de Pierre Simon

Avec le christianisme, l’idéal est d’être inhumé dans l’église, la chapelle ou la cathédrale c’est-à-dire en terre consacrée. Mais ceci est réservé à certaines personnes bénéficiant d’un statut social particulier (roi, seigneur, évêque, curé, ...).

Le 14 décembre 1713, Pierre Simon, le prêtre de la paroisse a été inhumé dans le chœur de l'église. Située sous le pavement actuel plus tardif, il n’y plus de trace de cette tombe.

Signé Pierre Simon pbre (prêtre) curé dans Benerville

Signature de Pierre Simon

Décès de Pierre Simon

D - Tombe de Nicolas IV Le Cordier

Sieur de la Nöé ou des Noës, Nicolas IV Le Cordier fut inhumé à Bénerville, dans l’église, le 12 décembre 1733. Il avait été tuteur, ainsi que le constate un acte du 31 mars 1736, de son cousin Me Jean-Pierre Bicherel, conseiller-auditeur en la Cour des Comptes de Rouen. Il avait épousé Marie Thillaye.

Située sous le pavement actuel plus tardif, il n’y plus de trace de cette tombe.

 

E - Tombe de Noël Nicolas Pierre